Comment préserver sa santé en cas d'exposition au bruit ? Santé 2 juillet 2024 Empty Imprimer E-mail L’été est la saison des festivals et plus généralement une période propice pour assister à des concerts, se rendre en boîte de nuit ou encore écouter de la musique dans ses écouteurs le temps d’un trajet en train… Une exposition prolongée à de forts niveaux sonores peut provoquer des troubles auditifs, voire des lésions sévères de l’oreille interne. Quels sont précisément les risques que l’on court à être exposé à un environnement bruyant et les bons gestes pour se protéger ? Quand le bruit devient-il dangereux pour la santé ? L’unité de mesure du bruit, autrement dit l’intensité sonore, est le décibel (dB). Voici des estimations de volume sonore pour différentes situations : une conversation : 50 dB ; une tondeuse à gazon en marche : 90 dB ; la musique en concert ou en discothèque : 102 dB. En matière de musique, le « dosage » est important, c’est-à-dire l’association entre le niveau sonore et la durée de l’exposition. Écouter de la musique à 80 dB 24 heures sur 24 est plus nocif qu’assister pendant 1 heure à un concert à 100 dB. D’une façon générale, il faut être prudent quant à la durée de l’exposition en fonction de l’intensité sonore : à partir de 80 dB : les capacités auditives sont en danger pour une exposition longue, c’est-à-dire supérieure ou égale à 8 heures par jour ; à partir de 100 dB : une exposition de seulement 15 minutes peut entraîner des lésions sévères de l’oreille interne ; à partir de 120 dB : un bruit qui atteint ou dépasse 120 dB est nocif, même en cas d’exposition de courte durée. Il provoque une douleur et peut engendrer d’importants troubles auditifs jusqu’à une surdité irréversible ; supérieure à 135 dB : un bruit d’une intensité extrêmement élevé est dangereux à la moindre exposition, même très brève. Il peut être à l’origine d’un traumatisme sonore aigu (TSA) avec lésions immédiates et définitives de l’oreille interne. Beaucoup de musiques actuelles ont recours à l’infrabasse, un registre de fréquences très basses qui font vibrer la cage thoracique et l'estomac. Généralement, les niveaux sont tels qu'ils peuvent être à l'origine de perturbations de l'oreille interne avec un impact sur l'équilibre et un risque de surdité. Règlementation en matière d’intensité sonore Depuis le 1er octobre 2018, que ce soit en lieu clos (discothèque, salle de concert) ou en lieu ouvert (scènes de festival en plein air), les obligations sont les suivantes : le niveau maximal de diffusion de sons amplifiés est fixé à 102 dB ; des mesures de protection du public doivent être appliquées : information sur les risques auditifs, mise à disposition gratuite de protections auditives individuelles, mise en place du repos auditif soit par la création de zones dédiées soit par l'instauration de pauses musicales. Quels sont les risques liés à l’exposition au bruit ? L’exposition au bruit peut entraîner dans un premier temps une fatigue auditive. Elle se traduit par des sifflements ou des bourdonnements dans l’oreille (acouphènes) ainsi que par une baisse temporaire de l’audition (de 5 à 10 dB). La fatigue auditive dure de quelques secondes à une dizaine d’heures. L’audition retrouve son niveau habituel après une période de repos, c’est-à-dire sans exposition au bruit.Néanmoins, ce phénomène réversible peut provoquer ou accélérer une déficience auditive sur le long terme, telle que : la baisse ou la perte de l’audition ; l’apparition d’acouphènes permanents ; une hyperacousie (intolérance aux sons environnants). Enfin, les risques ne concernent pas seulement la santé auditive car l’exposition au bruit génère du stress, augmente les risques d’infarctus du myocarde et d’hypertension artérielle, trouble le sommeil ainsi que la digestion. À noter : les enfants, les femmes enceintes, notamment à partir du 3e trimestre de grossesse, et les personnes épileptiques sont plus à risques en cas d’exposition au bruit. Quels sont les bons gestes à adopter ? En prévention des risques Pour limiter les risques liés à une exposition au bruit trop longue ou trop intense, lors d’un concert notamment, il est recommandé de : faire des pauses régulières en s’éloignant des sources sonores (scène, enceinte) ; porter des protections auditives adaptées (bouchons d’oreilles ou casque réducteur de bruit) pendant toute la durée de l’exposition pour garantir leur efficacité ; être à l’écoute des symptômes de fatigue auditive ; consulter un ORL (oto-rhino-laryngologiste) pour effectuer un bilan auditif. Concernant l’écoute de musique directement dans ses oreilles, il est important de : limiter le volume à la moitié du maximum de l’appareil ; limiter la durée d’écoute sans interruption ; privilégier le casque aux écouteurs ; ne pas s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement. En cas de symptômes L’oreille a besoin de se reposer pour récupérer ses pleines capacités. Dès l’apparition des premiers signes de fatigue auditive, il est nécessaire de faire une véritable « pause auditive ». Si les oreilles sont mises au repos et ne sont pas sollicitées à nouveau, les symptômes de fatigue auditive disparaissent généralement en quelques minutes ou quelques heures. Au contraire, si des acouphènes persistent au-delà de 24 heures, il faut consulter rapidement pour éviter le risque de lésions définitives. En cas de traumatisme sonore aigu, provoqué par une exposition à un son bref très puissant (type larsen), il s’agit d’une urgence médicale qui nécessite un traitement immédiat pour augmenter les chances de récupération.